RTSL 27.09.2025 DAKAR
- Jean-Claude Nivet

- Aug 10
- 14 min read
Updated: Sep 3
RTSL 2025
DAKAR
DAKAR – CASA

Toujours à Dakar, nous voici prêts au retour, au Dakar-Casablanca, le Daksam. Le courrier passe, est passé mais, tout peut s'arrêter d'une minute à l'autre ...Poursuivons la lecture des souvenirs d'André Dubourdieu. Son témoignage recoupe bien les écrits du colonel Bens, Gouverneur du Rio de Oro, envoyés à Madrid. Continuons de parcourir les derniers "souvenirs" de Jean Denis sur la ligne des sables et sur les Lignes Aériennes Latécoère ainsi que les terribles évènements de ce 22 juillet 1925, le premier sang versé, son témoignage est capital. Partons à la découverte du rapport de ces évènements par le témoin direct Eloi Ville. La ligne est "stoppée", définitivement ? Allez savoir ... De nouveaux pilotes arrivent sur le Casa-Dakar pour écrire une nouvelle page de la légende des Latécoère puis de l'Aéropostale sur ce parcours, hommage à Edmond Lassalle. Comme nous n'avons plus de nouvelles cartes à vous proposer je vous suggère de partir à la rencontre de ces nouveaux documents de l'APNA, Association Professionnelle des Navigants de l'Aviation fondée en 1927. Ils sont riches de détails et d'informations sur "Les Hommes de la Ligne". Je remercie infiniment Guy Collin qui m'en a ouvert les portes, au début des années 2000, déjà !
ANDRE DUBOURDIEU
SOUVENIRS
Je regagnai Juby dans le sillage du premier courrier remontant. Un prétendu ennui immobilisant mon appareil, une fois les deux avions courrier repartis, il fallut bien que l’on me gardât ainsi que mon mécanicien ; puis peu à peu, m’insinuant grâce à l’action efficace de Cervera et à la complaisance du Colonel Benz, me faisant de mon mieux oublier, je pus comme prévu m’établir à Juby avec le titre pompeux de Chef d’Aéroplace. Jour après jour le hangar s’édifia, on nous bâtit une maisonnette adossée au fort ; les courriers firent escale régulièrement ; des avions pour le relais, des rechanges, des mécaniciens arrivèrent
et puis, mais bien plus tard, l’autorisation officielle fut accordée.

LETTRE DE M. LE COLONEL BENS
A M. LE MINISTRE D'ÉTAT A MADRID
« Excellence,
« J'ai été avisé à plusieurs reprises par des aviateurs, suivant mes instances, qu'ils avaient observé à Puerto-Cansado, localité située à environ 80 kilomètres au nord du cap Juby, des embarcations ainsi qu'un rassemblement de Maures avec des chameaux. J'envoyai d'abord des émissaires par voie de terre et le 13 courant, je partis au petit jour en avion, en compagnie du capitaine mutilé, Don Francisco Cervera y Malagrava et du pilote Dubourdieu qui, dès ma première demande, s'était mis sans conditions à ma disposition avec les appareils dont j'aurais besoin.
« Je fis le voyage aller et retour sans incident et pus observer qu'il n'y avait pas d'embarcations ni de rassemblements.
« Les émissaires me déclarèrent qu'il y avait eu, en effet, des embarcations, rejetées par la mer ; mais vieilles et en mauvais état, dont les Maures avaient fait du bois de chauffage qu'ils emportèrent
pour le vendre.
« J'exprimai à M. Cervera et à l'aviateur mes remerciements et je me plais à en faire part à Votre Excellence en vous priant de remarquer une fois de plus les importants services que nous rend la Compagnie Latécoère à laquelle appartiennent aviateurs et appareils.
JEAN DENIS
AERODROMES INCONNUS - ERMITAGES SANS NOM,
Souvenirs d’un peintre pilote de ligne

La semaine suivante, Jidé repartait pour Juby, ce devait être son dernier voyage sur cette ligne. Si jusqu’alors il avait eu, dans ses successives affectations, des loisirs assez grands lui permettant d’exercer son art, il n’en voyait guère dans ce nouveau travail et surtout dans ce nouveau pays. Par ailleurs, une question mineure très terre-à-terre l’incita début juin à écrire à sa Direction. Il ne reçut pas de réponse. Cette question lui tenant à cœur, il renouvela sa demande le mois suivant. Il demandait une réponse par retour du courrier, leur laissant le choix entre une acceptation ou sa démission. Cette réponse ne devait jamais lui parvenir pour la simple raison que, pour la première fois, le courrier devait rester entre les mains des Maures.

Rozès et Ville avaient dû se poser en dissidence et, menacés, avaient fait usage de leurs armes. Grâce à elles ils s’étaient échappés de justesse.
Comme il n’y avait pas de courrier à continuer, la journée se passa à attendre les ordres. L’avion portait une trace de balles dans le plan supérieur. Jidé en prit un cliché souvenir avec Rozès et Ville. Ce fut l’occasion de rappeler des souvenirs de guerre et Rozès en raconta une bien bonne. Pilote de chasse sur le front, il eut un jour une panne de moteur à l’intérieur des lignes allemandes. Il n’eut pas le choix et, avisant un terrain propice, il décida, bien obligé, de s’y poser. Ce terrain était en bordure d’une route et sur cette route défilait en même temps un régiment d’infanterie allemande. Son cœur se serra, il allait être fait prisonnier. A quelques mètres seulement il passait sur leurs têtes mais, chance inouïe, sans doute son pointeau de carburateur était-il coincé, lorsqu’il prit contact avec le sol un peu brusquement, son moteur reprit brutalement, sans « bafouiller » ; alors, fou de joie, il fit demi-tour sur place et fonçant, la queue haute, sur toute une partie du régiment qui courait vers lui, il décollait en leur rasant le crâne. Cela avait été si rapide, si soudain et inattendu que pas un soldat n’avait eu l’idée de lui tirer dessus. Racontant cela avec sa truculence habituelle et son accent méridional, il amusa fort ses camarades.
Le 22 juillet, tous rentraient à Dakar où ils arrivaient par petites étapes deux jours après. Jidé prenait le bateau et rentrait en France.
"... A Cisneros, à Port-Étienne, à Dakar, Rozès décrivit le combat avec une loquacité imagée. Les intentions hostiles des nomades du Désert ne faisaient plus de doute, désormais. La loi du sang voulait que les morts des guerriers bleus fussent vengées par des morts de roumis". Jean-Gérard Fleury

ESCALE
ELOI VILLE ET HENRI ROZES
PREMIER SANG VERSÉ SUR LA LIGNE
Mais voici qu'éclate un incident extrêmement grave entre les Maures et les pilotes Rozès et Ville, incident que Rozès nous a raconté avec une verve toute méridionale mais que le compte rendu que voici situe d'une façon précise et tout aussi dramatique.
"De Casablanca à Dakar, c’est le désert à perte de vue. Ce sont 2 765 kilomètres de dangers, le vent de sable, des moteurs revus 1 000 fois qui chauffent sous le soleil. Ce sont les silhouettes bleues des Maures qui surgissent au sommet des dunes, des aviateurs naufragés risquant la mort ou une humiliante captivité. Tous ces pilotes tireront le maximum de leurs machines, machines du même bois et du même métal que celles qui avaient ouvert la ligne de 1919." Joseph Kessel.
Devant cette situation critique et sans le miracle des hommes, la Ligne n’aurait pu poursuivre sa progression. Prudent, Didier Daurat prévoit par sécurité sur ce tronçon particulier deux Breguet XIV volant de conserve.
À mesure que le service témoigne de sa vitalité, les manifestations d’hostilité des Maures, spontanées ou inspirées, se multiplient au Cap-Juby. Chaque manifestation est une manière de chantage qui aboutit généralement à un règlement amiable dont le poste espagnol fait les frais.
Quelques semaines après l’ouverture du parcours, et suite à une panne les obligeant à se poser en plein désert, les pilotes Éloi Ville et Henri Rozès sont assaillis par les Maures. Ils échappent de peu à une mort tragique. Les hostilités sont déclenchées entre les Maures insoumis et les aviateurs de Latécoère…

Voici le rapport détaillé établi par Éloi Ville :
« Le 22 juillet 1925, j’assure le courrier avec M. Rozès. Nous arrivons normalement à Agadir et repartons après avoir changé d’appareil.
Après 1 heure 20 de vol, alors que nous survolions une nappe de brume à environ 1 500 m d’altitude, je remarque que l’avion conduit par M. Rozès, volant à quelque distance en avant, descendait progressivement et allait se poser sur une plage non loin de l’oued Noun. Je descends aussitôt, me pose un peu en avant et fait demi-tour, mais la roue extérieure s’enfonce dans le sable mouvant et je dois descendre pour dégager devant la roue ; M. Rozès arrive, et à nous deux, nous déportons le fuselage mettant l’appareil face à la mer pour le ramener sur la bande consistante où nous roulons jusqu’à l’appareil déjà entouré par des Maures. Ceux-ci à notre approche, s’éloignèrent de quelques mètres et nous mirent en joue. Deux, je crois, avaient des fusils français : fusil Gras. Nous n’avions qu’à nous exécuter, ils étaient à peu près une vingtaine.
Je ne me suis fait dès lors aucune illusion sur ce qui allait se passer, mais il était trop tard et, d’ailleurs, il fallait tenter de sauver le courrier.
Nous descendons bras levés et sommes aussitôt saisis de toutes parts et fortement malmenés. C’est vainement que M. Rozès tente de les raisonner et de parlementer avec cette meute hurlante. M. Rozès fait dévier un coup de feu qui m’était destiné. Je suis empoigné de toutes parts, on me pousse, on me bouscule. On me frappe à coup de poing, mes lunettes sont brisées sur mon front, et cela sans que j’aie opposé aucune résistance. M. Rozès réussit à se dégager à coup de poing d’une dizaine d’assaillants. Aussitôt dégagé, il essuie un coup de fusil à moins de huit mètres, mais n’est pas touché.
À ce moment, jugeant qu’il n’y avait plus rien à espérer de bon, et profitant du fait que le fusil était déchargé, je tente de me dégager en donnant un violent coup de poing dans la poitrine d’un Maure qui me tenait d’une main à droite, et de l’autre avait un poignard ; je me libère une partie du bras droit, je saisis mon pistolet dans la poche de mon veston que les Maures n’avaient pas trouvé en me palpant, et j’abats un de mes agresseurs qui, me voyant me débattre, m’avait saisi à la gorge. D’un autre coup de feu, j’abats un autre Maure qui se précipitait sur moi. L’étreinte se dessert, le cercle s’élargit, mais je reçois par derrière un coup de pavé à la nuque qui me fait chanceler. Aussitôt, je réagis et tire à plusieurs reprises sur celui qui avait un fusil, mais ne réussit qu’à l’éloigner.
M. Rozès court à l’avion et arrive juste à temps pour abattre un Maure qui, posté derrière le fuselage, allait nous fusiller dans le dos à moins de 10 mètres. Il saute aussitôt à la place du pilote ou je le rejoins rapidement, profitant d’un instant d’hésitation de nos assaillants.
Au moment où l’avion commençait à rouler, une balle traverse l’aile supérieure de l’avion passant à quelques centimètres de la tête de M. Rozès. Les Maures arrivaient de toutes parts dans les dunes et en grand nombre. Ils nous ont tiré de nombreux coups de feu au passage. Nous avons donc été contraints d’abandonner le courrier. »
Eloi Ville
UNE NOUVELLE GENERATION DE PILOTES CHEZ LATÉCOÈRE

J.G. FLEURY
LA LIGNE
... Une nouvelle élite avait été ainsi filtrée qui allait étonnamment compléter l'élite des anciens. Ces derniers avaient fait leur moisson de gloire sur le front. Un peu blasés, ils ne concevaient d'autre vie qu'une vie dangereuse. Flegmatiques, ils avaient déblayé au prix de leur sang l'orée d'un champ d'action merveilleux.
Leurs cadets, dont l'adolescence enfiévrée avait été nourrie de communiqués, apportèrent à la ligne un enthousiasme qui n'était pas près de s'émousser. Le goût de l'aventure les avait entraînés sur les champs de bataille de Syrie ou du Maroc. Au retour à la caserne, ils ne s'étaient pas résignés à une vie presque sédentaire, bridée par l'inflexible routine des administrations.
... Et voici qu'ils prenaient rang sur ce terrain de Montaudran où une poignée d'insensés comme disaient les gens raisonnables — après une pacifique et meurtrière conquête du ciel d'Espagne, projetaient de s'élancer au-dessus des terres inconnues.
JEAN CLAUDE NIVET
DECRYPTAGE
Notes du conférencier, humble messager de cette épopée des sables à travers le temps :
Jean Denis, alias Jidé, rentre en bateau à Casablanca. Après un passage rapide à Fez, certainement pour rapatrier ses pinceaux et plus, il effectue pour les LAL un dernier voyage retour de Casablanca à Toulouse ; parcourir son carnet de vol est une joie immense. Par son témoignage, Jean Denis, comme celui d'André Dubourdieu, nous apprend beaucoup sur les deux premiers mois de la nouvelle ligne Casa-Dakar, des difficultés rencontrées, techniques et humaines, des nouveaux risques encourus par « Les Hommes de la Ligne » ;

Les Anciens, à l’exception de Mimile, Emile Lécrivain qui pensait qu’il n’y avait rien de plus beau que le Casa-Dakar, les Anciens donc, plus sages sans doute quitteront la Compagnie, ou tout du moins ce secteur. Une nouvelle époque commence, avec des jeunes qui n’ont pas connu 14/18 et qui ont tout à prouver à leurs aînés et ont soif d’aventures. C’est le profond sentiment que je ressens après m’être totalement immergé dans leurs récits. Ce sentiment est certes subjectif mais, je pense qu’il n’est pas loin de la réalité.

Quant aux mécaniciens, vivant dans des conditions extrêmement difficiles, ils resteront presque tous, passionnés. Certains, comme Lavidalie et Lefèvre des débuts du Casa-Dakar, partagerons les luttes et aventures des futurs grands pilotes de la Ligne tels Mermoz, Guillaumet et Saint-Exupéry. D’autres, la plupart, seront oubliés, comme les pilotes de ces premières semaines de ce nouveau tronçon. C’est un peu, beaucoup, ce que nous leur devons en volant sur leurs traces ; vive le RTSL, vive le Rallye Toulouse-Saint-Louis du Sénégal, vive Air Aventures...
Nous savons que George Drouin participa activement à ce premier vol. Georges Drouin quitta la ligne quelques six mois après et entra au service d’une compagnie pétrolière dont il devint, par sa seule valeur, le président-administrateur, nous savons aussi que Didier Daurat en est le grand chef d’orchestre et nous partagerons ces souvenirs, lors de notre retour sur Toulouse, au travers de son livre : « Dans le vent des hélices ». Un grand respect et admiration, pour Edmond Lassalle qui reprit le flambeau de Jean Denis. Edmond Lassalle, depuis quelques mois chez Latécoère, le nouveau coéquipier d’Emile Lécrivain. A ceux qui restèrent, Collet, Gourp, Reine, Pivot, Ville, Rozès et ceux qui , pour combler les départs, arrivent, Des Pallières, Erable, Doerflinger …
Pendant ce temps, Didier Daurat, de son bureau de Toulouse-Montaudran, gardera un œil sur son nouveau pilote, Jean Mermoz, le gardant en Espagne pour l’aguerrir, en attendant de le lancer sur Casa-Dakar. Suite à l’histoire tragique de Gourp, Erable et Pintado, ce 11 novembre 1926, Henri Guillaumet, jeune pilote des LAL relèvera le défi et en octobre 1927, Antoine de Saint Exupéry, par sa diplomatie, son sens de la relation humaine, sauvera l’escale de Cap Juby, sauvera le Casa-Dakar. Ce sera le trait de génie de Beppo de Massimi et de Didier Daurat de l’envoyer là-bas en 1927, au Rio de Oro. Mais cela est une autre histoire et revenons aux débuts, nous sommes en juillet 1925.
DOCUMENTS ET COURRIER POSTAL
ARCHIVES A.P.N.A.
UN TRESOR POUR LES HISTORIENS
A GUY COLLIN
Radio-Navigateur de la Postale de Nuit, Radio-Navigateur de la Compagnie Air France, régulièrement survolant le pôle Nord, traçant la route aux équipages, sans GPS ! Guy Collin m'a ouvert au début des années 2000, les portes et les tiroirs de cette Association née en 1927 pour défendre les nouveaux droits de ces Personnels de l'Air ; à l'époque dans le bâtiment Jean Dabry dans le quinzième arrondissement de Paris. En voici quelques numérisations, c'était hier ...Mille mercis Guy.




Voici quelques informations complémentaires pour les très curieux :
Pour les « très curieux » je vous propose quelques « coquilles » historiques … Ce sont des détails qui n’enlèvent en rien à l’essentiel, nous sommes d’accord, mais tout de même … Si nous ne le faisons pas à cette occasion, qui le fera ...
LE CACHET DE LA POSTE FAIL-IL ENCORE FOI !

LE CACHET DE LA POSTE FAIL-IL ENCORE FOI ! L'évènement a bien eu lieu le 22 juillet selon les rapports des témoins directs. Il semble que les personnels de la poste aient été "trompés" ce jour-là. Les moyens d'information de l'époque n'étaient pas ceux d'aujourd'hui ... Mais la persistance dans l'erreur demeure, serait-ce une faute ...

Aujourd’hui encore, pour l’anniversaire des cent ans de l’ouverture du Casa-Dakar, le cachet de La Poste fait-il encore foi ? La question se pose, extraits : « … Le 1er juin la première liaison aéropostale Casablanca-Dakar est engagée……… Deux appareils vont assurer : le Breguet XIV n°161 immatriculé F-AEEL, de Casablanca à Agadir, puis le Breguet XIV n°217 immatriculé F-AFEJ, d’Agadir à Dakar, ils sont accompagnés d’un Breguet de secours………. Le pilote Emile Lécrivain et le mécanicien Jean Lavidalie forment l’équipage choisi pour transporter le courrier. Ils sont secondés par les pilotes Georges Drouin et Edmond Lassalle. Malgré de multiples péripéties mécaniques, le courrier arrive le 3 juin, le vol retour aura lieu du 6 au 8 juin. « La Ligne » est désormais prolongée jusqu’à Dakar et deviendra régulière………….. ».
COLLOT CORNU
Et même des personnalités très pointues... Toujours ce 23 juillet, ce fameux cachet sur cette enveloppe :"courrier tombés aux mains des Maures le 23 juillet 1925. Correspondance rapportée à Dakar le 30 mars 1926.
Deux Breguet 14 en panne dans le désert. Moins de 2 mois après la première liaison postale Maroc-Sénégal, les difficultés commencèrent avec les populations indigènes qui n'admettaient pas le survol de leur territoire. (C.P.). Le 23 juillet 1925 à 1'Oued Noun, les pilotes Rozès et Ville doivent faire usage de leurs armes pour se dégager.
23 Juillet Accident CASABLANCA - DAKAR 2 avions BREGUET 14 volant de conserve: n°132 F-ALLU piloté par Rozès (détruit par les Maures). n°143 F-AECN piloté par Ville.
Atterrissage forcé du 132 près de l'Oued Noun (au sud d'Agadir). Le 143
atterrit immédiatement à coté, moteur en marche. Les pilotes sont alors attaqués par une tribu armée. Ils arrivent à se dégager en faisant usage de leur pistolet et à s'enfuir dans le n° 143. Le courrier, pillé par les Maures, est récupéré partiellement:
a) deux mois après l'accident, quelques lettres furent retrouvées et rapportées à Agadir.
Elle portent le cachet "Postes aux Armées - 9/9/25 - Agadir, l'oblitération de Dakar septembre 1925 et l'inscription manuscrite à l'encre rouge: "lettres rapportées ouvertes de zone dissidente où un avion Latécoère les avaient abandonnées.
Pour le chef de poste militaire: Mr POITOUT."
b) trois mois après l'accident, d'autres lettres furent récupérées et portent le cachet des postes et télégraphes du Sénégal en date du 2 octobre 1925 avec un papillon dactylographié:
Retardée, ouverte par suite d'un accident (cas de force majeure).
Courrier pillé par les Maures, récupéré au bout de 3 mois.
Oblitérations: départ Rabat 17/7/25, arrivée Sénégal 2/10/25. Etiquette spéciale des PTT du Sénégal.
c) Huit mois après l'accident, quelques lettres furent retrouvées et rapportées à Casablanca. Pli avec cachet spécial bleu ou noir sur 5 lignes: Courrier tombé aux mains des Maures le
23-7-25 Correspondance rapportée à Dakar le 30 Mars l926
Courrier pillé par les Maures, récupéré au bout de 8 mois.
Oblitérations: départ France 13/7/25, transit Casa 17/7/25,
- arrivée Dakar 30/3/26.
Griffe signalant l'accident.






