LE F-POST TARFAYA CAP JUBY

Nous venons de passer Puerto Cansado, quelques dizaines de kilomètres nous séparent de Juby maintenant...

Au-dessus des dunes ...

Au milieu de nulle part ... Et pourtant nous sommes bien "quelque part", en route pour Tarfaya ...

Du sel au loin ou de la brume ? Encore un nom à positionner sur ce décor majestueux, sur cette parcelle d'astéroïde !...

Images irréelles, intemporelles ...

Luc Gimazane nous salue, comme à l'époque des Latécoère. "Ce vol qui, en moins de deux heures, nous mènera au but esquissé voilà deux décennies". Dans quelques minutes, vingt ans de travail pour un "posé" des roues impensable, et pourtant ... Cela ne vous rappelle-t-il pas une certaine maxime !

Le contact radio est établi avec le contrôleur aérien spécialement dépêché par les forces royales marocaines pour notre venue. E.B. Ici sur notre gauche notre avion-pilote-ouvreur-ange-gardien piloté par Pierre Jarrige, ancien directeur des vols du RTSL. E.B.

Nous sommes en vue du terrain. En professionnel, le contrôleur transmet les informations utiles pour l’atterrissage, mais il n’est nullement dans mes intentions d’atterrir de suite, faisant mienne la méditation poétique de Lamartine : « Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices ! Suspendez votre cours : laissez-nous savourer les rapides délices des plus beaux de nos jours ! ... » E.B.

C’est l’ombre du Breguet en mouvement sur les dunes défilant lentement sous nos ailes qui détourne le cours de ma méditation pour me signaler que le but se révèle proche, au bout de cette longue plage rectiligne. E.B.

Encore quelques brasses ...

Un peu d'air frais au-ras de l'Atlantique ... Cette fois nous y sommes ...

J’intègre le tour de piste pour l’atterrissage sur cette bande de sable et de coquillages concassés de 700 mètres de long. Ses bordures de sable dunaire impraticables interdisent d’y mettre les roues sous peine d’arrêt brutal à haut risque. E.B.

J’ajuste la vitesse d’approche pour un atterrissage court et par forte chaleur. Après une trajectoire en baïonnette pour éviter les haubans de deux imposantes antennes, j’aligne le Breguet 14 sur l’axe de piste en courte finale à Cap Juby.
E.B.

Un tour de piste, sous l'aile protectrice de "Papa Sierra", pour le bonheur de tous, en l'air et sur la terre d'un certain Royaume ... Au fond au centre le fort de Cap Juby

Événement majeur pour Tarfaya, après huit décennies d’absence, l’avion du Petit Prince est de retour en ce lieu où la légende est née, Cap Juby. E.B.

Événement majeur pour Tarfaya, après huit décennies d’absence, l’avion du Petit Prince est de retour en ce lieu où la légende est née, Cap Juby. C’est sur cette étendue de sable au milieu de nulle part que Saint-Exupéry atterrit, en octobre 1927, aux commandes d’un Breguet 14, pour y exercer les fonctions de chef d’aéroplace. E.B.

Posés, pas cassés ! "Dès l’atterrissage, notre avion est escorté par les chameliers sur leurs dromadaires jusqu’à notre immobilisation. Enfoncé dans le sable, notre Breguet a rejoint son ombre.
 Le moteur arrêté, nous sommes accueillis par mon ami Mrabih Rabou Shaibata, connu sous le pseudonyme de Sadat, notre ambassadeur opérationnel du rallye, sur lequel je m’appuie chaque année pour l’organisation de cette étape. Sadat est président de l’association des « Amis de Tarfaya ». E.B.

Comme pour me délasser du pilotage et vivre en pleine conscience ce moment unique, je prends mon temps pour descendre de l’avion ... E.B.

Un accueil princier nous est réservé, ainsi qu’à Marie-Vincente, avec gerbes de roses, haie d’honneur de chameliers, hommes bleus, fanfare, lâcher de colombes .. E.B.

... Et ralentis mon pas pour goûter pleinement chaque seconde sur le parcours qui nous conduit sur le lieu du cérémonial d’accueil. E.B.

... Accueil officiel par Mohamed Ali Habouha, gouverneur de la province de Tarfaya, avec les autorités civiles et militaires, les habitants et amis de Tarfaya. E.B.

Un grand moment d'émotion. Tout rayonne autour de Marie Vincente Latécoère,  ici au centre de l'image au côté de notre ami Mrabih Rabou Shaibata, connu sous le pseudonyme de Sadat.

Conciliabule entre deux époques ... Magique. "Aujourd’hui, les témoins de la Ligne sont rares. L’un d’entre eux, Bachir Lakhdeïm, vit à Tarfaya. Le vieil homme, au visage buriné par le soleil et les ans, évoque en espagnol ses souvenirs d’enfant, lorsqu’il côtoyait les pilotes en escale et le chef d’aéroplace, Antoine de Saint-Exupéry. Posant avec un plaisir non dissimulé et désignant du doigt notre Breguet 14, ce témoin d’un autre temps déclare avec émotion qu’il a effectué son baptême de l’air à l’âge de 12 ans avec Saint-Exupéry.

Quelle journée ! A demain et à bientôt.